De notre envoyé spécial à Fontaines St Martin :
Je me trouvais au rendez-vous de
13h30 à Fontaines St Martin. Eh oui le changement est déjà visible. Avec ce
beau temps je pensais trouver au moins 50 fiers cyclos prêts à en découdre. Ils
étaient une petite douzaine, tapis sous les arbres, comme honteux d’être si peu
nombreux. L’un d’entre eux faisait peine à voir dans sa muette solitude :
le pauvre capitaine du groupe 4, absolument seul de son groupe. J’ai voulu
connaître son point de vue.
Pierre-Yves, pour la gazette du club, quelle analyse faîtes-vous de la
situation ?
Le changement est en marche et
cela va vite, très vite, même. Avant les élections on a pu voir le groupe 4
sans capitaine et maintenant on voit le capitaine sans le groupe 4. C’est ainsi,
tout est bouleversé en quelques semaines. On ne laisse plus le temps au temps.
Quel est votre sentiment sur cette situation ?
Un mélange de tristesse mais
aussi de fierté. Il n’y a pas si longtemps j’étais le jeune prince Pierre-Yves
accompagné des plus jolies femmes de la contrée. Aujourd’hui je suis seul,
abandonné de toutes, et mon âme est triste. Mais en même temps je sais que mes
ex compagnes ont progressé et rejoint des groupes plus ambitieux et je suis
fier d’avoir participé à leur progression, avec mes modestes capacités.
Concrètement, comment voyez-vous l’avenir ?
Sombre. Il est clair que le club
ne pourra pas se permettre longtemps de disposer d’un capitaine sans groupe et
je m’attends à être convoqué chez le président sous peu. Je suis le plus jeune
des 4 capitaines, le dernier arrivé et c’est mon groupe qui disparait. Tout me
désigne pour le prochain plan social.
Eh bien, vous n’êtes pas d’humeur joyeuse. Pour cet après-midi, que
prévoyez-vous ?
Il me reste une chance. Je dois
prouver à tous que je peux encore servir. Cet après-midi, Aline a eu pitié de
mon désarroi et elle m’accepte dans le groupe 2-bis pour un circuit de 83 km
par La Saulsaie, Le Monteilier, Birieux, Lapeyrouse et Ars. Je sais que je vais
en baver mais aussi que je vais découvrir de jolies petites routes que je ne
connais pas. Et puis au pire si je suis largué je pourrai crier
« Aline » pour qu’elle revienne. Oh j’aurai trop de peine. De toute
façon je vais leur montrer à tous que le vainqueur du Ventoux n’est pas encore
mort et qu’il peut encore faire 88 km dans l’après-midi (de porte à porte).
Pierre-Yves, bon courage et merci d’avoir fait partager à nos lecteurs
vos impressions en cette période critique pour votre groupe.
Le projet
A priori il devrait faire beau samedi après-midi.
Je propose un circuit dans le Sud Beaujolais vers Chatillon, Alix, Marcy, Anse.
Qui est intéressé ?
Pierre-Yves